Premier essai
L’écrivain maudit se frotte les mains.
Il va rédiger un tweet du tonnerre, à l’humour ravageur, au style ciselé, au tel potentiel de viralité qu’il va faire le tour du Web, et populariser son travail auprès d’un si large public que les éditeurs lui mangeront dans la main, et le supplieront de publier avec eux son roman.
Zut, il envoie son tweet grêlé d’une impardonnable coquille. Encore raté.
Deuxième essai
L’écrivain maudit se frotte les mains.
Il va rédiger un tweet du tonnerre, à l’humour ravageur, au style ciselé, au tel potentiel de viralité qu’il va faire le tour du Web, et populariser son travail auprès d’un si large public que les éditeurs lui mangeront dans la main, et le supplieront de publier avec eux son roman.
Une fois diffusé, le succès du tweet n’est pourtant pas à la hauteur de ses espérances. Mais il glane tout de même quelques likes encourageants, alors il s’arme de patience, il étudie les codes de l’humour sur Twitter, se plie aux modes et humeurs mainstream pour conquérir l’un après l’autre ses followers, jusqu’à devenir cette fois un influenceur accompli, dont les saillies grand public sont retweetées par milliers.
Hélas, ce faisant, il est devenu un écrivain médiocre.
Last modified: 30 septembre 2020