Corps Tag Archive

Ménage avec mon corps

Chronique phénoménologique d'une crise aiguë d'hypocondrie (7)

« J’avais toute ma vie fait bon ménage avec mon corps ; j’avais implicitement compté sur sa docilité, sur sa force. Cette étroite alliance commençait à se dissoudre ; mon corps cessait de ne faire qu’un avec ma volonté, avec mon esprit, avec ce qu’il faut bien, maladroitement, que j’appelle mon âme ; le camarade intelligent d’autrefois n’était plus qu’un esclave qui rechigne à sa tâche. »

(Extrait des Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar)
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À la recherche d'une forme

31 août 2024

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Me voilà déglingué

Chronique phénoménologique d'une crise aiguë d'hypocondrie (5)

Dès lors, symptômes persistants. Épaule vulnérable, amoindrie ; l’élancement vif dans le haut du bras se manifeste à certains gestes, dans certaines postures, j’apprends le répertoire des douleurs, à reconnaître ses figures, pour mieux les contourner, ou au contraire, les tester et sentir la limite à partir de laquelle le mal se manifeste.

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À la recherche d'une forme

27 août 2024

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Coup de grâce à ma carcasse

Chronique phénoménologique d'une crise aiguë d'hypocondrie (4)

Mais il suffit de traverser la pointe de l’île (île qui se présente en deux parties : une fine bande de terre — que rattache au continent un pont à double voie, mais aussi à mi-temps la mince et limoneuse (et pittoresque) chaussée du Gois, raccourci latéral submergé à marée haute —, soit le manche, le long duquel on ne fait que passer, prolongé par la tête, où l’on peut s’arrêter, pour avoir mis tout ce qu’on pouvait de distance entre le continent et soi) depuis notre havre d’air iodé au sud-ouest, vers Noirmoutier-en-l’île au nord-est, longeant par la voie cyclable des marais salants où s’édifient quelques curieux (ça change de la plage), pour pénétrer une atmosphère plus lourde (la chaleur aide, aussi, ce jour-là), sentir s’abattre sur soi la chape des vapeurs émanant de la route à moteurs, parallèle désormais à notre voie, de moins en moins préservée à l’approche du bled d’où déferlent en sens opposé des ribambelles de cyclistes branlants et débraillés. Cette atmosphère plus lourde, cette poisse saveur hydrocarbure, c’est celle du tourisme de masse (aussi modeste soit ici son échelle) dont nous paraît d’emblée caractéristique la rue centrale, piétonne et marchande, vers où convergent tous les ennuis, par vagues de badauds, à l’heure suffocante que devrait seule occuper la sieste ; l’ennui qui arpente la rue marchande en long en large et en travers ; l’ennui en marcel et en claquettes qui se nourrit de lèche-vitrine (ça change du mall). Cette vision nous fait rebrousser chemin, sans même avoir poussé jusqu’à la plage des Dames, belle dans mon souvenir, mais aussi très prisée et malheureusement à portée de camping.

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À la recherche d'une forme

23 août 2024

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