Une roulotte immobile au départ d’une halte
De pluie criblé l’abri crépite
Au voisinage du tonnerre
Torrents enrobent une coquille
C’est l’antichambre d’un pays
Écrire un unique poème
Le reprendre toute sa vie
À chaque âge son nouveau thème
Fugace et vite enseveli
Accalmie la lumière se fraie
Comme s’entrebâillent des voiles
Un chemin dans l’ombre où gouttaient
Champs forêts — du relief le poil
Et le vestige ocre du soir — sur promontoire château monté
***
Fièvre néo-rurale
Retape des masures
Sur un tas de cailloux
Naît un palais design
La vue accaparée
Par une vaste colline
C’est un roc c’est un mont
Une grosse motte
Un mamelon
Depuis ce creux il n’y en a
Que pour le géant monolithe
Seul horizon, la providence,
Le débouché de tout espoir
La croissance toujours au bout du fil
Des têtes à l’écran s’immiscent
La Machine roule coûte que coûte
Elle a son souffle sur ta nuque
***
Chaleur cuisante touffes d’insectes
Brachycères s’entêtent
Grillent les ailes d’hétérocères
Et les culicidés qui piquent
Vespidés mordants, myriapodes urticants, orthosterni mortel
Des cousins embusqués dans les angles
Une mésange morte au pied du barbecue
Au plus fort de la chaleur, le midi à son pic, les mouches prennent possession du salon,
Vous tournent autour et collent comme elles le feraient avec une vache famélique
(Qui les chasserait de sa queue)
En un vrombissement tel qu’elles en éteindraient presque la cymbalisation dehors des cigales acharnées :
On imagine que les mouches, comme tout un chacun, cherchent avant tout à prendre le frais.
***
Bruisse la frondaison
Balancée par la houle
Feuillue canopée roule
Ainsi qu’algues des fonds
Mélodie d’eau de roche
Ruisselle force vive
En son écrin dérive
Un oisif à l’approche
Provisions à la ville
Sous langueur touristique
Paradis des moustiques
Au bar à jus débile
Office parental
Pourvoir à toute faim
Temps emparé par un
Farouche élan vital
Grillades dilatoires
Glaner un peu de ciel
Effleurer l’essentiel
Rêver écrire et boire.
Last modified: 12 septembre 2021