À force de me tourner dans la tête

À la recherche d'une forme

9 mai 2022

03/05/22

À force de me tourner dans la tête, sans que je trouve le temps (l’espace ? La résolution ?) de les poser par écrit, certaines de mes idées finissent par moisir. Mieux vaut peut-être alors écrire sans idée, sur le pouce. Ça m’oblige au moins à m’affranchir, pour le meilleur ou le pire, de ma lubie de la forme aboutie, avec son introduction, son développement et sa manière de chute. C’est plus fort que moi : j’aime bien raconter des histoires, quel que soit le genre qu’elles revêtent. C’est ainsi que mes textes me viennent à l’esprit.

Hier, déjeuner entre collègues auquel je n’ai pu me soustraire, bavardages insignifiants. Les gens en viennent à parler de ce qu’ils regardent à la télé, sujet apparemment universel, donc fédérateur : ça meuble efficacement. Il est question de sports débiles (courses de caisses à savon, concours de fléchettes sous alcool…), de je ne sais quelle starlette de je ne sais quel télécrochet, d’une série à la mode sur la Formule 1 à l’occasion de laquelle les gens se découvrent subitement une passion pour ce sport (c’est Netflix en quelque sorte qui leur dicte leurs centres d’intérêt), du dernier concept d’Ardisson qui, grâce à la technique algorithmique du « deepfake », va mettre en scène des interviews de personnalités défuntes, comme Dalida ou Mitterrand. Quelle horreur, pensé-je, et quelqu’un dit : « moi je vais regarder, ça m’intéresse ». Allez comprendre ce qui intéresse les gens… Rien de tout cela ne me parle, c’est un monde étranger, et je m’y mets en veilleuse.

Tête

Last modified: 10 mai 2022