La reconversion de l’écrivain maudit

L’écrivain maudit estime, à l’instar de Rimbaud, qu’il a fait le tour des Lettres. Il s’ennuie et réfléchit sérieusement à se reconvertir dans le trafic d’armes.

Mais en plagiant ainsi son prestigieux prédécesseur, il se condamne à n’être qu’une pâle copie, un paresseux usurpateur devant la postérité. Il faut innover, que diable, pour conquérir le privilège immortel de la commémoration !

L’écrivain maudit se choisit donc une carrière plus extravagante encore : il sera dealer de cocaïne.

Maudit

21 novembre 2019

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Gag cosmique

L’incommensurabilité de nos différentes échelles d’observation, depuis l’infiniment grand de l’univers jusqu’à l’infiniment petit de l’atome, en passant par l’horizon planétaire puis par les référentiels étroits de la perception humaine, sans même parler d’autres degrés intermédiaires (les perceptions animales et végétales) ni des échelons potentiels en-deçà (que nous cache encore le vide quantique ?) ou au-delà (l’univers exponentiel à plus de quatre dimensions)…

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Caractères

4 septembre 2019

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Souvenir de Manosque (2)

Seconde partie : La chipo, la guêpe et Jean Giono

Les guêpes apparemment sont carnivores.

Nous dînons sur la terrasse. L’une d’elles s’intéresse de près à nos chipos et nos merguez. Comme elle tourne autour de nos assiettes en rase-motte épileptique, menaçant au moindre écart de nous piquer, nous finissons par l’appâter avec une petite entame de saucisse.

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Caractères

31 juillet 2019

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Souvenir de Manosque (1)

Première partie : « Vous êtes écrivains ? »

Séjour à Manosque dans une petite maison de pierre à quelques minutes de la vieille ville piétonne.

Deux pièces dont une chambre sous le toit, un intérieur modeste, ravissant et pratique, meublé de bois, ouvert par un perron sur le jardin. Le strict nécessaire à la vie douce.

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Caractères

23 juillet 2019

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Ces invraisemblables brouillaminis

Au sujets des multiples digressions qu’il entortille gaiement dans La Vie et les opinions de Tristram Shandy, Laurence Sterne écrit quelque part dans le volume VIII :

« Ne dirait-on pas que je prends plaisir à me jeter dans ces invraisemblables brouillaminis uniquement pour découvrir par quels moyens inédits je réussirai à en sortir ! » 1  

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Caractères

2 juillet 2019

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Encéphalogramme plat

Mauvaise fréquentation

Devant son laptop, l’écrivain maudit fulmine. Les statistiques de fréquentation de son blog ne décollent pas de zéro. Maudits bugs informatiques !

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Maudit

5 juin 2019

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Bourre-pif

Je lis quelque part que les “formations à la création littéraire” en université constituent désormais un “marché très concurrentiel”, inversement donc au marché du bon livre, où la concurrence est rabougrie : faut-il y voir la cause de l’effet ?

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Combat

16 mai 2019

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La langue bodybuildée

Mon côté trop terre à terre me fait répugner à l’usage des mots-slogans de la novlangue digitale qui pour moi ne veulent rien dire. Dire draft pour brouillon, ou même ébauche, et template pour modèle, voir du design, de la data et du creative partout, et mille autres exemples encore de simagrées qui infestent désormais la langue, tout cela revient à gonfler à l’hélium des idées plates, leur donner un tour bionique pour les rendre sur-signifiantes, porteuses d’une valeur ajoutée purement imaginaire, par là même inaccessible au non initié.

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Combat

13 mars 2019

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Penser trop

Vu ce titre dans le métro, entre les mains d’une lectrice absorbée : Je pense trop.

Un sous-titre mêlant jargons du coach et du plombier — Comment canaliser ce mental envahissant ? — précise l’argument commercial : un livre qui, à défaut de vous débarrasser de vos soucis, prétend vous apprendre à ne pas les ressasser.

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Caractères

10 février 2019

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Hommage au philosophe alambiqué

Il était une fois ce professeur de philosophie, un certain monsieur Gourik, qui vous emberlificotait si bien dans sa virtuosité métaphysique, que sur le coup, l’auditeur se sentait illuminé par la révélation de l’Être, pouvait palper enfin l’intangible vérité qui lui glissait depuis toujours entre les doigts ; mais plus tard, à reprendre ses notes à tête reposée, n’y comprenait plus goutte, et s’embourbait dans un charabia sans queue ni tête, parfaitement autotélique.

Après sa mort, en la mémoire de l’abscons professeur, on baptisa l’amphi Gourik.

Caractères

20 janvier 2019

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