Souvenir de Manosque (2)
Les guêpes apparemment sont carnivores.
Nous dînons sur la terrasse. L’une d’elles s’intéresse de près à nos chipos et nos merguez. Comme elle tourne autour de nos assiettes en rase-motte épileptique, menaçant au moindre écart de nous piquer, nous finissons par l’appâter avec une petite entame de saucisse.
Souvenir de Manosque (1)
Séjour à Manosque dans une petite maison de pierre à quelques minutes de la vieille ville piétonne.
Deux pièces dont une chambre sous le toit, un intérieur modeste, ravissant et pratique, meublé de bois, ouvert par un perron sur le jardin. Le strict nécessaire à la vie douce.
Ces invraisemblables brouillaminis
Au sujets des multiples digressions qu’il entortille gaiement dans La Vie et les opinions de Tristram Shandy, Laurence Sterne écrit quelque part dans le volume VIII :
« Ne dirait-on pas que je prends plaisir à me jeter dans ces invraisemblables brouillaminis uniquement pour découvrir par quels moyens inédits je réussirai à en sortir ! » 1
Encéphalogramme plat
Mauvaise fréquentation
Devant son laptop, l’écrivain maudit fulmine. Les statistiques de fréquentation de son blog ne décollent pas de zéro. Maudits bugs informatiques !
Bourre-pif
Je lis quelque part que les « formations à la création littéraire » en université constituent désormais un « marché très concurrentiel », inversement donc au marché du bon livre, où la concurrence est rabougrie : faut-il y voir la cause de l’effet ?
La langue bodybuildée
Mon côté trop terre à terre me fait répugner à l’usage des mots-slogans de la novlangue digitale qui pour moi ne veulent rien dire. Dire draft pour brouillon, ou même ébauche, et template pour modèle, voir du design, de la data et du creative partout, et mille autres exemples encore de simagrées qui infestent désormais la langue, tout cela revient à gonfler à l’hélium des idées plates, leur donner un tour bionique pour les rendre sur-signifiantes, porteuses d’une valeur ajoutée purement imaginaire, par là même inaccessible au non initié.
Penser trop
Vu ce titre dans le métro, entre les mains d’une lectrice absorbée : Je pense trop.
Un sous-titre mêlant jargons du coach et du plombier — Comment canaliser ce mental envahissant ? — précise l’argument commercial : un livre qui, à défaut de vous débarrasser de vos soucis, prétend vous apprendre à ne pas les ressasser.
Par endroits
À la montagne
Urgemment inspiré face au lac de montagne en son écrin fabuleux, l’écrivain maudit composerait bien une élégie déchirante.
Puis enfin se ressaisit : il n’y pense pas ! Cela fait au moins dix ans qu’il a passé l’âge romantique.