Si je me suis absenté de Twitter pendant quelques jours (quelqu’un s’en est-il aperçu ?), des sottises me sautent à la figure dès que j’en reprends le fil, et l’envie me démange d’y réagir sur le champ, d’ironiser, de moquer, de pointer du doigt : je replonge au moment même où cesse le sevrage.

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J’ai parfois de ces followers qui, lorsqu’ils finissent par se désabonner de mon compte, m’offrent un certain soulagement : d’après ce que je pouvais déduire de leurs prises de parole, j’avais mal pour eux qu’ils dussent subir mes élucubrations.

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On en voit qui, dès lors qu’ils franchissent un cap faramineux, soit x milliers d’abonnés, remercient leurs ouailles tout en jouant les modestes. Cette notoriété qu’ils ont acquise, ils ne l’ont jamais voulue, non, non, elle leur échoit bien malgré eux ! D’ailleurs, si eux-mêmes s’astreignent à suivre pas moins de plusieurs milliers de comptes, comme on le constate souvent dans ces cas-là, c’est sans la moindre arrière-pensée, qu’allez-vous imaginer, mais par pur plaisir : il faut croire qu’ils savourent scrupuleusement, une par une, les innombrables saillies qui engorgent à chaque milliseconde leur interface…

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Me fascinent les petits bourgeois de gauche qui viennent montrer patte blanche sous les tweets des plus enragés des militants marxistes, acquiesçant à la doxa qui nie pourtant tout leur être, pour faire étalage d’une conscience politique qui sonne faux : est-ce dans l’espoir d’être épargné quand adviendra le grand soir ?

Certes, comme le grand soir n’adviendra plus, ça ne mange pas de pain…

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Se faire mousser sur les réseaux sociaux au sujet d’un covid bénin — alors que les plus vulnérables atteints d’une forme grave n’en sont pas revenus par dizaines de milliers — rien que pour avoir l’occasion de se plaindre qu’on n’a pas été vacciné à temps, que le traçage promis par la Sécu n’est pas à la hauteur, que tout ça c’est la faute de Macron : la voilà, l’indécence.

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Il y en a d’autres qui militent pour qu’on fasse don de vaccins aux pays pauvres tout en réclamant par ailleurs, bien qu’ils n’aient apparemment pas le moindre facteur de risque, que leur petite personne soit immédiatement servie. Il ne leur viendrait pas à l’idée qu’il leur faudrait justement passer leur tour pour que puisse être exaucé leur charitable vœu. Les contraintes de production à l’échelle de milliards d’individus, ça ne les regarde pas : un détail trop vulgaire, sans doute. 

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Tous ces professeurs qui subsument le salariat privé sous la généralité infamante d’un asservissement au Medef, se souviennent-ils qu’ils sont eux-mêmes sous la tutelle de ministres qu’ils abhorrent ? Doit-on dire de chaque prof qu’il est un suppôt de Blanquer ou de Vidal ?  

Last modified: 10 mai 2021